Une numérisation réussie élabore des concepts qui associent la technique et les méthodes didactiques de façon harmonieuse

Entretien avec Andreas Hart, gérant de la société Lucas-Nülle GmbH

Bonjour, Monsieur Hart. Vous dites que Lucas-Nülle est l'interlocuteur idéal pour les concepts de numérisation destinés à la formation professionnelle. Selon vous, comment Lucas-Nülle justifie-t-il cette ambition‧?

Andreas Hart: «‧D'abord, par sa longue expérience. Non seulement nous proposons des solutions d'apprentissage numériques basées sur des technologies ultramodernes, mais nous aidons également nos clients à renforcer les compétences numériques des enseignants, des formateurs et des chargés de cours. Et cela vaut pour toutes les professions techniques et tous les niveaux d'étude.

Notre principal atout réside dans le fait que nous nous sommes toujours considérés comme des spécialistes en concepts didactiques. Il y a 20 ans déjà, avec UniTrain, nous avons lancé la première plate-forme numérique d'expérimentation pour les métiers techniques sur le marché de la formation et avons ainsi débuté dans le domaine de l'enseignement d'un savoir théorique de base à partir de logiciels.


Andreas Hart

Ce système a été l'un des premiers à mettre en réseau numériquement des exercices théoriques classiques et les expériences correspondantes sur des composants industriels. À l'époque, la plupart des clients n'entrevoyaient pas encore la valeur ajoutée offerte par les cours d'apprentissage assistés par logiciel pour les formateurs et enseignants, les étudiants et les apprentis. On pouvait être certain que les gens finiraient par demander qu'on leur mette à disposition un bon vieux manuel imprimé concernant les appareils de laboratoire des années 90. Cependant, dans le cadre de leur travail avec les nouveaux systèmes de LN, il n'était pas rare que nos clients s'intéressent également aux possibilités numériques offertes par ces derniers.

Pouvez-vous expliquer ce qui a été la raison de cette acceptation croissante‧?

Andreas Hart: «‧Au cours des premières années, de nombreux clients nous ont consultés parce qu'ils avaient besoin de méthodes de formation continue. En travaillant avec nos cours numériques, ils avaient découvert des fonctions et des possibilités qui avaient éveillé leur intérêt. Dès lors, nous devions former les enseignants et les formateurs à nos solutions numériques. L'objectif de ces formations a toujours été, et est encore aujourd'hui, d'utiliser les systèmes d'apprentissage numérisés de la manière la plus efficace possible à l'aide de méthodes appropriées. Ces demandes ont rapidement donné naissance à une offre de concepts de formation continue, qui constitue aujourd'hui un élément essentiel de la mise en œuvre réussie de nos projets, dans n'importe quel pays.

Ce n'est qu'ainsi que nous parviendrons à appliquer des concepts numériques de manière durable, que ce soit dans une salle de classe ou dans un laboratoire. Ainsi, l'acceptation est finalement venue avec la mise en place d'une formation continue sur les sujets numériques.‧»

Comment les solutions de Lucas-Nülle ont-elles évolué‧?

Andreas Hart: «‧Les nombreuses discussions menées au sujet de nos solutions numériques lors de ces formations ont été pour nous un moyen idéal d'évoluer. Sur la base de ce processus d'apprentissage, deux solutions logicielles ont été développées : le programme de cours interactif LabSoft avec le LabSoft Classroom Manager, et la plate-forme d'apprentissage en ligne VOCANTO. Aujourd'hui, ces outils offrent à nos clients toutes les possibilités d'enseignement et d'apprentissage numériques pour leurs cours de formation. Chez Lucas-Nülle, les manuels d'utilisation ne sont disponibles que dans des cas exceptionnels bien justifiés et ce, depuis des années. Aujourd'hui, nous sommes fiers de pouvoir citer nombre d'initiatives et de projets de numérisation nationaux très réussis qui sont basés sur nos concepts didactiques de formation dédiés aux professions techniques.

Donc, si les exemples montrent que la numérisation ne relève en principe pas de la sorcellerie, quelles sont les raisons de son échec‧?

Andreas Hart: « D'une manière générale, ce processus d'apprentissage, que nous avons utilisé avec de nombreux clients, a longtemps été négligé. L'Allemagne, en particulier, a longtemps laissé de côté la formation des enseignants et formateurs aux nouvelles technologies numériques, que ce soit dans le secteur public ou privé. Le fait est que l'enseignement numérique, ou plus généralement les cours assistés par ordinateur, requièrent des compétences supplémentaires de la part de ces personnes chargées de transmettre des connaissances - et ce, quel que soit leur âge. Aujourd'hui, cette question est plus actuelle que jamais et donne lieu à de vives discussions. Et pourtant, la formation des enseignants aux nouvelles technologies peine à prendre son essor. D'un autre côté, nous constatons dans de nombreux projets réalisés à travers le monde, une volonté énorme à passer aux technologies numériques.

Cela s'explique très facilement‧: ce que nous constatons dans les discussions avec nos clients, c'est que la valeur ajoutée apportée par la transmission des technologies en réseau numérique, est toujours au centre des préoccupations ; autrement dit, la question de savoir quelles connaissances spécialisées peuvent être transmises de manière efficace et ciblée. L'acceptation est alors beaucoup plus grande, parce que les besoins ont été identifiés, et nos solutions sont donc mises en œuvre très rapidement. En Allemagne, hélas, la numérisation est trop souvent discutée comme une fin en soi. La question du «‧pourquoi‧» est trop souvent mise de côté dans ce raisonnement.‧»

Alors, pourquoi la numérisation‧?

Andreas Hart: «‧La réponse est très simple : les cours numériques offrent beaucoup plus de possibilités de transmission durable des connaissances. Le but de la numérisation est de mettre les contenus didactiques en réseau à toutes les étapes du processus d'apprentissage et donc de rendre celui-ci plus efficace. Ce qu'il faut faire, c'est donc discuter des moyens concrets et méthodiques d'y parvenir, au lieu de se limiter à des banalités comme la Wi-Fi et WhatsApp.‧»

Alors plus concrètement, quelles sont les compétences qui s'en dégagent pour les enseignants et les formateurs‧?

Andreas Hart: «‧Le mieux, c'est que je vous cite des témoignages de clients à ce sujet‧: ensemble, nous augmentons d'abord les compétences nécessaires pour permettre l'utilisation des technologies numériques dans le processus d'apprentissage. C'est pourquoi, immédiatement après l'installation du logiciel, nous recommandons de démarrer directement avec des programmes efficaces du type «‧Train-the-Trainer‧».

Cette phase conceptuelle, préalable au cours proprement dit, est un processus d'apprentissage central pour tous les intervenants. Cela vaut pour l'ensemble du secteur de l'éducation, depuis les agents des ministères de la culture jusqu'aux directeurs d'écoles, en passant par les enseignants et les formateurs.

Dans nos formations, bien entendu, nous nous efforçons également d'inculquer des compétences concrètes pour l'introduction de thèmes, l'apprentissage en groupes, et l'apprentissage autorégulé. Nous sommes donc rendus ici à la compétence clé du métier d'enseignant : la planification du cours. Le contenu d'un cours doit rester du ressort de chaque enseignant. Par contre, du point de vue de la méthode, nos systèmes mettent de puissants outils numériques à leur disposition.‧»

Mais qu'est-ce que cela apporte de plus qu'un vieux livre de méthode qu'on présenterait dans une reliure neuve‧?

Andreas Hart:« La valeur ajoutée centrale ici, c'est l'individualité. Les méthodes numériques sont beaucoup plus précises. La procédure du cours étant facilitée, l'enseignant peut focaliser son attention beaucoup plus sur le processus d'apprentissage individuel des apprenants. Faire en sorte que chaque apprenant puisse donner le meilleur de lui-même doit être l'objectif premier de tout enseignant ou formateur. Prenons l'exemple classique de la formation professionnelle technique : ici, il est particulièrement important d'utiliser la technique du «‧blended-learning‧», c.-à-d. un mix de différentes méthodes d'apprentissage.

Ce n'est que par la mise en réseau des contenus théoriques et pratiques au sein du laboratoire que nous pourrons prendre suffisamment en compte les processus d'enseignement et d'apprentissage individuels en question. Certains apprentis ou étudiants manqueront peut-être de compétences pratiques, d'autres auront des difficultés à comprendre les bases théoriques.

Avec un logiciel d'apprentissage adapté, ces différences sont beaucoup plus faciles à identifier et, en conséquence, l'enseignement peut être contrôlé de manière plus nuancée, en fonction des progrès réalisés par chacun. Les logiciels et les systèmes d'apprentissage connectés en sont une condition préalable. Et c'est cette combinaison que Lucas-Nülle propose, d'une seule main.‧»

Merci beaucoup pour cet entretien. En conclusion, avez-vous un conseil à donner à nos clients qui sont confrontés aux difficultés mentionnées plus haut‧?

Andreas Hart: « Mais bien entendu : ils n’ont qu’à nous contacter et nous en discuterons. Nous avons récemment prouvé que nous avions les moyens et les compétences de concevoir un centre de formation complet dédié au secteur automobile, depuis sa planification jusqu'au premier cours, en garantissant l'utilisation de procédés et de méthodes à la pointe de la technologie. Et nos clients du secteur automobile ne sont pas les seuls à se considérer de plus en plus comme les 'gagnants' de la transition digitale, grâce aux technologies de formation de Lucas-Nülle.

Cela est d'autant plus vrai dans le contexte de crise sanitaire que nous traversons, car le «‧Remote Learning‧», l'apprentissage à distance, n'exclut pas l'utilisation des laboratoires. Simplement, ils doivent être numérisés et adaptés en conséquence. Lucas-Nülle, qui compte des utilisateurs dans le monde entier, a très bien géré l'épreuve du stress lié à l'enseignement à distance, à l'échelle des laboratoires et centres d'expérimentation. Selon moi, il n'y a pas grand-chose à ajouter.‧»

 

 

- 07.01.2021